Que sont-ils devenus ?
Le Sélestat-Alsace handball a... conforté sa dernière place au classement en enregistrant, samedi face à Istres, sa huitième défaite en neuf rencontres. Il y a le feu...
Les anciens ont dû se pincer, histoire de voir s'ils n'hallucinaient pas. Parce que, après le trouble (Saint-Raphaël), l'incompréhension (Aurillac) et la consternation (Nantes), c'est l'effarement qui les a frappés de plein fouet, ce samedi soir, à l'occasion de la venue d'Istres dans un gymnase Eugène-Griesmar si longtemps réputé imprenable. Et aujourd'hui terrain de jeu de ceux venant s'y régaler...
Ces anciens-là nourrissaient de vraies valeurs, celles qui font que, même moins bien armés, même battus d'avance, au moins sur le papier, ils savaient faire en sorte de bafouer la logique, de faire la nique aux valeurs qu'on disaient établies.
Pour mémoire, puisqu'il est dit qu'on n'a plus que ça aujourd'hui, seul Montpellier, le décuple champion de France, n'est jamais tombé à Sélestat... Mais on parle là d'un temps que les moins de... etc., etc.
Sur les bords de l'Ill comme sur ceux de la Marne
Tout ça pour dire que les anciens dont on parle ne comprennent pas. Ils ne comprennent plus, pas plus que ceux d'aujourd'hui, d'ailleurs.
Qu'ont-ils fait, les hommes de 2008, du Sélestat respecté parce que combatif, redouté parce que capable de tout sur les vertus qui étaient les siennes ? Qu'ont-ils fait de cette équipe que même et surtout les meilleurs craignaient d'affronter dans sa salle ? Qu'en ont-ils fait ?
Cette saison, venir sur les bords de l'Ill ressemble à une promenade sur les rives de la Marne, guinguette et, en prime, ronde de joie assurées. De quoi, effectivement, se pincer à s'en faire mal.
Samedi, face à une équipe d'Istres qu'on saurait irrésistible si elle l'était vraiment, le SAHB a ainsi touché le tréfonds, l'abyssal. Plus bas, il n'y a sans doute pas de mot pour le dire.
« J'avoue ne pas comprendre, lâche un Jean-Luc Le Gall quelque peu désabusé. Il y avait, sur ce coup-là, un cap mental à franchir, on n'a pas su le faire. J'avais dit aux joueurs, avant le match, que s'ils en avaient, c'était le moment de le montrer, qu'il n'y aurait aucune excuse à avancer si on ne répondait pas présent... »
On sait ce qu'il en est.
Il devait y avoir rébellion, il y a eu démission
Pour l'entraîneur sélestadien, la toute fin de match est révélatrice du mal qui ronge aujourd'hui le SAHB. Alors qu'on attendait une rébellion, c'est à une démission qu'on a eu droit.
« Ces dernières minutes sont symptomatiques de l'état d'esprit du groupe. Là, je m'interroge vraiment sur la réelle implication de certains. On n'a pas le droit de subir, de baisser les bras, pas le droit de se déresponsabiliser non plus. »
Le constat est douloureux. L'urgent, à présent, est de trouver des réponses aux questions qu'un tel comportement ne manque pas de poser, de trouver des solutions aux problèmes existants.
« Si j'avais un début de réponse, j'aurais aussi l'amorce d'une solution. Ce qui est évident, c'est que la seule chose qui puisse sauver ce qui peut encore l'être, c'est une grosse solidarité, une volonté commune de s'en sortir. Je ne me dédouane de rien parce qu'il n'y a pas les joueurs d'un côté, le coach de l'autre, mais tout un groupe concerné. Je sais que, de par ma fonction, je suis la cible de beaucoup. Mais moi, je ne baisserai pas les bras, je me battrai jusqu'au bout. Et j'attends des joueurs qu'ils en fassent de même. »
« Je veux penser que rien n'est perdu »
Si son niveau de jeu ne le montre pas, si ses résultats ne plaident pas pour elle, cette équipe a pourtant les moyens (à l'image du match face à Chambéry) de montrer autre chose. A la condition que chacun s'y décide, à grand coup de fierté et d'orgueil.
« On peut évoquer tout ce qu'on veut, un recrutement raté ou un projet de jeu inaproprié, mais on n'a en aucun cas le droit de démissionner comme nous l'avons fait face à Istres, pas le droit de ne pas redoubler d'efforts. Je sais ce qu'on montre, je sais aussi ce qu'on vaut. Je ne vais pas assurer aujourd'hui qu'on va se maintenir en D1, ce serait affirmer que je crois au Père Noël. Je ne suis pas vraiment optimiste, mais je veux penser que rien n'est perdu. A la condition de ne pas baisser les bras. Et, je le répète, moi je ne les baisserai pas... »
Des DNA du 17/11/08