Dans ses veines, il doit couler un sang violet. Et sous ce maillot, qu’il porte cette saison pour la dix-septième année d’affilée, bat le cœur de Sélestat. Car s’il y a un joueur qui symbolise parfaitement le club du centre Alsace, c’est bien Christian Omeyer. S’imaginait-il faire un tel chemin en arrivant en 1994 au centre de formation du SC Sélestat d’alors en compagnie de son frère Thierry ? Toujours est-il que dix-sept ans plus tard, il est la figure emblématique d’un club avec lequel il a évolué au plus haut niveau français pendant onze années d’affilée.

Seul Montpellier ne lui a jamais réussi

         Et c’est justement l’entrée dans ce grand monde qui reste l’un de ses souvenirs les plus marquants. « C’était en septembre 97. On accueillait le champion de France Ivry pour notre premier match en D1. Notre entraîneur Radu Voina avait affiché un article de l’Equipe dans les vestiaires qui nous présentait comme une proie facile. On est monté sur le terrain comme des morts de faim et on a réussi à faire match nul avec le grand favori. » Sélestat venait de remonter de D2 avec des jeunes comme les frères Omeyer, Bertrand Pabst ou Seufyann Sayad. Ensemble ils vivront de belles aventures avec le petit Poucet de la D1.

        Dans la mémoire de Christian Omeyer, on trouve aussi une rencontre épique en 1999 à Créteil. Un dernier match à la vie à la mort pour éviter l’enfer de la descente que les Alsaciens finiront par gagner sur le score incroyable de 14-13 ! « On avait abordé ce match avec une énorme pression car on venait de rater le coche quinze jours plus tôt en concédant le nul contre la lanterne rouge Massy dans un Cosec envahi par 2000 spectateurs, dont certains étaient assis au bord du terrain. »

        Ce Cosec qu’il aura fréquenté pendant seize ans avant de voir surgir le Centre Sportif plus vaste et mieux armé pour le sport pro moderne, a souvent été un cauchemar pour ses visiteurs. « À une époque, on avait aussi pris l’habitude de gagner contre Chambéry une année sur deux. Finalement, la seule équipe contre laquelle je n’ai jamais gagné, c’est Montpellier. »

« Le club passe toujours en premier »

          Il lui restera des opportunités en tant que directeur sportif du SAHB mais plus comme joueur, puisqu’il se consacra désormais à administrer et gérer le club depuis son bureau situé sous les tribunes. Car s’il mène cette seconde carrière comme la première, Sélestat parait entre de bonnes mains.

        Comme celles qui lui ont permis de consacrer la moitié de sa vie à jouer pour Sélestat. Sans jamais avoir l’envie de voir ailleurs ? « Partir pour partir ne m’intéressait pas. Seul un club plus huppé aurait pu m’attirer. Mais il n’y a jamais eu de contacts intéressants. Mon opération à l’épaule à un moment charnière, puisque j’avais entre 22 et 23 ans, m’a freiné. J’ai dû passer par une saison en jouant uniquement en défense avant de retrouver des sensations offensives. »

         Il s’est donc consacré aux tâches plus ingrates, endossant au fil des années le rôle du grand frère, mais aussi de l’aboyeur pour rappeler leur devoir à ceux qui se seraient écartés de la philosophie sélestadienne : le don de soi pour le bienfait de l’équipe. « Je pense avoir donné l’image de quelqu’un qui s’est battu pour le club et qui donne toujours le meilleur de lui-même pour aider l’équipe à gagner avant de penser à sa propre performance. Le club passe toujours en premier. »

SÉLESTAT — PONTAULT-COMBAULT
ce soir à 20 h 30 au CSI de Sélestat.
Arbitres : MM. Bourgault et Rey Garcia.

Sélestat :
Au buts : 12. Ivezic et 33. Girardin 
Les joueurs:  2. Rechal, 3. Jung (cap.), 6. Huljina, 7. Beretta, 8. Omeyer, 9. Beauregard, 10. Foubert, 11. Freppel, 15. Pintor, 17. Salami, 20. François-Marie, 27. Ostarcevic.
Entraîneur : Jean-Luc Le Gall.

Pontault-Combault :
Au buts: 1. Sapronov et 12. Mahieux 
Les joueurs:  5. Geisen, 6. Gaude, 7. Allard, 9. Dupoux, 10. Dourbecker, 14. Quive, 17. Manojlovic (cap.), 22. Jallamion, 23. Santiago, 41. Hejtmanek, 91. Go.
Entraîneur : William Holder.

Source journal L'Alsace

Quelques jours après avoir obtenu l’assurance d’évoluer l’an prochain en D1, le SAHB aurait pu se relâcher. Mais les Sélestadiens ont su adroitement esquiver ce risque en s’imposant de justesse (22-23).

Leur soif de victoire n’est donc toujours pas étanchée. Malgré la certitude d’avoir atteint leur but initial (la montée en Ligue Nationale) depuis le week-end dernier, les Sélestadiens sont allés chercher un nouveau succès que leurs hôtes n’étaient pas décidés à leur offrir sur un plateau d’argent. Il a donc fallu aller au charbon pour décrocher cette 19 ^e victoire en 24 journées. Sur une terre hostile où les gros bras ont tous mordu la poussière ces deux dernières saisons. Créteil y a découvert l’enfer de la D2 lors de l’ouverture du championnat, tandis que Sélestat y avait laissé ses illusions un an plus tôt. Mais vendredi soir, malgré une équipe locale désireuse de se payer une grosse cylindrée, Sélestat n’est pas tombé.

C’est avec les tripes qu’Olivier Jung et ses partenaires ont su se frayer un étroit passage pour justifier leur rang et rester ainsi en course pour la première place de cette D2, même si le titre national se jouera à la fin de la saison régulière au cours de deux matches entre les deux promus.

« Je suis particulièrement content de l’attitude des joueurs, souligne d’entrée leur coach. Car le match n’était pas simple à gagner face à une formation qui a musclé les débats. Nous aurions pu nous relâcher et prendre une volée. Mais l’équipe a su parfaitement répondre au défi, même ceux qui ont appris dans la semaine qu’ils ne feront plus partie du groupe la saison prochaine. Au lieu de faire la gueule, ils ont montré qu’ils sont de vrais pros en faisant le boulot. Nous avons produit du bon jeu et ce n’est qu’en attaque que nous avons peiné. Sans un excellent Arriubergé dans les buts, nous aurions pu creuser l’écart. De notre côté, Ivezic avec ses 23 arrêts a aussi contribué à cette victoire. »

Sélestat poursuit ainsi son joli parcours avant ses deux dernières échéances : la réception de Pontault, vendredi prochain, où le club fêtera sa promotion avec son public et le derby à Mulhouse à la fin de mois. De quoi rester en éveil avant les deux chocs contre Créteil pour décrocher le titre.

          Saint-Cyr, Paris, Créteil. Il ne manquait plus que Sélestat au tableau de chasse de Billère, impeccable dans son Sporting face aux leaders depuis deux saisons. Du coup, les Billérois entendent marquer d’entrée leur territoire, avec deux buts de Passe-Coutrin et Gérard (2-0, 2 ^e), bien aidés par un Fabien Arriubergé déjà chaud. Prêté par Toulouse en cette fin de saison, l’expérimenté gardien français fait le bonheur de Billère (17 arrêts ce soir). Au bénéfice d’une première exclusion temporaire de Tchinda, Jung atteint le premier les filets adverses (2-1, 3 ^e). Billère s’échappe peu à peu après un but d’Aroca (10-6, 20 ^e) mais Foubert, servi par Omeyer, tente - et réussit - un audacieux tir dans le dos. Il récidive 15 secondes après, de manière plus conventionnelle cette fois (10-8, 22 ^e).

Une fin haletante

         Au retour des vestiaires, les Alsaciens haussent le ton. D’abord, en revenant à hauteur pour la première fois du match, puis en prenant l’avantage (32 ^e). Le tout grâce à deux réalisations de Vladimir Ostarcevic. Les Béarnais ne se laissent pas faire et reprennent les devants (14-13, 36 ^e). Alors qu’Arriubergé s’éclate devant sa cage, François-Marie décide de se venger, et Beauregard de l’imiter (16-17, 43 ^e). Puis Rechal est expulsé, à cause d’une agression sur Passe-Coutrin. Mais deux minutes à peine s’écoulent avant que Lahore soit sanctionné pour la troisième fois. Carton rouge, pas de jaloux. Les Alsaciens pensent avoir fait le plus dur avec leurs trois buts d’avance (18-21, 55 ^e). Mais les Billérois défendent leur antre comme nul autre : par deux fois les joueurs de Villedieu reviennent à un but de Sélestat. Les dernières secondes sont confuses, Tchinda bénéficie du coup franc de la dernière chance alors que les soixante minutes sont écoulées : l’offrande est manquée, la série stoppée. C’est Sélestat qui a vaincu le signe indien.

Billère - Sélestat 22-23.
Sporting d’Este. Mi-temps 12-11.
700 spectateurs.
Arbitres : MM. Blanchet et Guirao.

Exclusions temporaires : Mlyakov (2 ^e), Lahore (12 ^e, 45 ^e, 50 ^e) Drobnjakovic (26 ^e) à Billère ; Beauregard (34 ^e) et Beretta (60 ^e) à Sélestat. Exclusions définitives : Lahore (50 ^e) à Billère ; Rechal (48 ^e) à Sélestat.

Billère :
Gardiens : Arriubergé (1 ^e à 60 ^e, 17 arrêts), Rocher (1mn).
Les joueurs Rosier (2 buts), Mlyakov, Latapie (1), Allias (1), Lahore (cap., 2), Aroca (2), Ouedraogo, Passe-Coutrin (4), Tchinda (2), Drobnjakovic (2), Chabert (1), Gérard (3 dont 2 pen.). Entraîneur : Arnaud Villedieu assisté de Tarik Hayatoune.

Sélestat :
Gardien : Ivezic (1 ^e à 60 ^e, 19 arrêts).
Les joueurs : Rechal, Jung (cap., 4 buts), Huljina (2), Beretta, C.Omeyer, Beauregard (3), Foubert (2), Freppel (2), Pintor, Salami, François-Marie (2), Ostarcevic (8 dont 2 pen.).
Entraîneur : Jean-Luc Le Gall.

Correspondance Thibaut Geffrotin
Source L'Alsace.

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Les réactions d'après match :

Sur le score de 22 à 23, les billérois n'ont concédé qu'une très courte défaite face à Selestat qui évoluera en LNH la saison prochaine. Voici les réactions après ce match où le suspens a été présent jusqu'à la dernière seconde.

     Arnaud Villedieu, entraineur de Billère: " Je suis bien sûr déçu par le résultat final mais satisfait par le contenu du match. Cela se joue sur quelques ballons à la fin mais cela fait partie du jeu. C'était un beau et vrai match face au deuxième, avec beaucoup d'investissement."

    Jean Luc Le Gall, entraineur de Selestat : "C'était un beau combat, très viril. En même temps, on savait qu'en venant ici cela allait être solide. Que l'on adhère ou pas, Billère est connu pour ça et cela fait partie de leurs principaux arguments.  L'an dernier on n'avait pas su répondre mais cette année oui, les joueurs sont restés concentrés. Au début on a eu quelques difficultés: cela avait du mal à rentrer. Fabien Arriubergé, votre gardien, qui a un profil atypique, nous a posé problème. Nous avons donc été en échec sur les duels tireur- gardien mais après sur le reste on a été bons. En effet, je suis satisfait de la prestation des joueurs sur l'attaque, la défense et le repli défensif car on a eu peu de contre-attaques. Notre gardien aussi a fait une bonne prestation. Il n'y avait pas d'enjeu par rapport au classement mais il y a toujours de l'enjeu sur un terrain."

Source BHB.