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Le 8ème Rugiss' Hand
26 février 2013

8ème de Finale Coupe de France à Mulhouse: Grégory Martin, un diamant poli à Sélestat

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Atout offensif numéro 1 du Mulhouse Handball Sud Alsace depuis trois ans, Grégory Martin éprouve toujours un sentiment particulier au moment d’affronter son club formateur, Sélestat. Ce sera encore le cas vendredi, lors du 8 e de finale de la Coupe de France à Mulhouse.

      Le soleil et les plages de sa Martinique natale lui manquent. Sa famille aussi, forcément. Quand il a fait le choix en 2003, à tout juste 18 ans, de quitter Fort-de-France, Grégory Martin était déjà une force de la nature, mais pas encore un homme. Il allait rapidement le devenir.   

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C’est à Sélestat que le colosse, aujourd’hui Mulhousien, a terminé son éducation. Sportive évidemment, humaine aussi : « Même si j’y ai laissé mes parents, mon frère et ma sœur, quitter la Martinique n’a pas été vraiment difficile. Pas mal de gars sont partis avant moi en métropole et ont réussi. » Cédric Sorhaindo, pivot de l’équipe de France, Teddy Poulin (Tremblay), Patrice Annonay (PSG) ou encore Frédéric Beauregard, son grand amiqui porte aujourd’hui les couleurs du SAHB, lui viennent d’emblée à l’esprit.

    C’est à l’issue d’une rencontre interpoles qu’Alain Quintallet, responsable du centre de formation de Sélestat à l’époque et aujourd’hui préparateur physique des Bleus, lui ouvre les portes du feu SCS. Le sérieux de la structure bas-rhinoise ayant franchi depuis longtemps l’Atlantique, Martin savait qu’il posait les pieds dans un environnement sain : « Sélestat jouait en D1, avait un centre de formation labélisé et une réputation solide. Le suivi des études était sérieux. J’ai saisi cette opportunité, et je ne l’ai jamais regretté. »

« Sans le hand, j’aurais peut-être mal tourné »

     Sa vie, Grégory Martin a fait le choix de la consacrer au handball, quitte à abandonner tout ce qu’il y avait de plus précieux à ses yeux : « Sans le hand, j’aurais peut-être mal tourné. En Martinique, je n’avais pas forcément de bonnes fréquentations. »

    Les braquages, la drogue, les problèmes avec la justice, ses « amis » de l’époque ont emprunté une voie que l’arrière gauche mulhousien aurait très bien pu suivre. Mais qu’il a choisi d’ignorer : « Se coucher tôt le samedi soir pour aller jouer les matches le dimanche matin à cause de la chaleur, tout le monde ne semblait pas disposé à la faire. Moi, oui. J’ai décidé de continuer, d’être sérieux avec ma section sport-études. Je ne pensais pas du tout devenir pro. J’avais juste l’ambition de vivre une expérience en métropole, découvrir la N2 quand en Martinique on joue à un niveau équivalent à l’Excellence régionale. »

« Leur dire qu’ils ont bien fait leur boulot »   

Martin

Sélestat lui a tendu une main, Grégory Martin a tout fait pour lui renvoyer l’ascenseur et a gravi un à un les échelons. Plutôt rapidement même puisqu’il a fait son apparition en D1 dès sa première année lors de la dernière journée contre Montpellier : « Sélestat a été une très, très bonne expérience. Ce club m’a permis de découvrir très vite l’élite, de côtoyer des grands joueurs comme Tej, Megannem, Feliho, Michel, Boultif, de jouer très jeune contre Karabatic ou Narcisse. »

       De l’eau a coulé sous les ponts depuis ses premiers pas dans le Bas-Rhin. Après six années sous les couleurs du SC Sélestat (trois comme stagiaire, trois comme pro), puis une à Angers, le puissant arrière gauche a posé ses valises à Mulhouse. Depuis, les moindres retrouvailles avec son club formateur sont toujours un moment à part : « Par rapport à mon vécu, à mon expérience, c’est particulier pour moi de jouer contre le SAHB. J’ai laissé beaucoup d’amis là-bas. Ce match, et c’est valable pour Mehdi (Ighirri) ou Victor (Boillaud) qui ont fréquenté le centre comme moi, on veut le gagner pour montrer au SAHB qu’on a progressé et qu’on n’est pas plus mal lotis à Mulhouse. Leur dire aussi qu’ils ont bien fait leur boulot avec nous. »

      Le soleil et les plages de sa Martinique lui manquent toujours autant. Sa famille aussi. Mais à bientôt 28 ans, Grégory Martin a trouvé son équilibre en Alsace. Il y a fondé sa famille (son fils Lény a quatre ans) et s’est construit sa vie d’homme. « Sélestat m’a offert ma première opportunité et m’a permis de faire du hand mon métier. Mais chacun a fait son bout de chemin depuis. »

      Dans ses veines, c’est aujourd’hui un sang rouge qui coule. Rouge comme les couleurs du MHSA. Mais un rouge sans doute mêlé d’une petite pointe de violet..

Source L'Alsace par Marc Calogero

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