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Le 8ème Rugiss' Hand
10 avril 2013

ITW: Jean-Luc Le Gall: « Je recherche un état d’esprit avant tout »

Le-Gall-Selestat

Au club depuis maintenant quatre saisons, Jean-Luc Le Gall conduit la barque sélestadienne de main de maître. Avec une remontée de LNH il y a deux ans, un maintien acquis haut la main l’an dernier et celui de cette année déjà en bonne voie, il revient pour Handnews sur la relative discrétion de son club, sur ses ambitions et sur son effectif.

Etes vous-content de la saison que réalise Sélestat?

Nous sommes proches des objectifs, même un peu au dessus. Il s’agit de notre deuxième saison depuis la remontée. Nous poursuivons nos objectifs de l’année précédente, en essayant de les améliorer un petit peu. On s’attache à battre les équipes qui sont derrière nous au classement, consolider ça, faire progresser l’ensemble tout en se rapprochant des équipes qui sont devant, et essayer de gratter quelques points contre les équipes au dessus de nous. On a fait un bon parcours contre les équipes de derrière, on a fait nul à Chambéry et à domicile contre Montpellier, donc on commence à devenir capable d’embêter un peu ceux d’au dessus. Si on prend l’exemple du match à Dunkerque de la semaine dernière, où on perd d’un but, l’an dernier on est à -5 au bout d’un quart d’heure et on sait que le match est plié. Il y a donc de la progression. On veut continuer à consolider nos acquis d’ici à la fin de la saison.

Quelles sont vos ambitions d’ici à la fin de l’année?

Depuis le début de l’année, on a toujours regardé derrière, parce que l’objectif numéro 1 du club c’est le maintien. Si on peut titiller les équipes de la première moitié, on le fait, mais pour l’instant le principal objectif, c’est le maintien, et pour se faire, il faut battre les équipes en dessous de nous. Pour l’instant on n’est pas mal, mais il ne faut pas s’endormir parce que derrière tout le monde va vouloir prendre des points.

Vous avancez dans l’ombre, est-ce que Sélestat est condamné à faire son petit bonhomme de chemin ou est-ce que le club a des ambitions plus élevées à moyen terme? On a eu vent d’Arabie Saoudite il y a peu…

Vous savez pour l’Arabie Saoudite, ce ne sont que des rumeurs. Ce monsieur veut investir dans la région, et nos dirigeants ne ratent pas une occasion pour mettre le club en avant et ils l’ont invité au match. Après il y a un monde entre ce qu’on voudrait faire et ce qu’on fait, et si vous voulez mon avis, c’est comme dire que le Qatar va investir à Troyes dans le foot. Plus sérieusement, nous sommes soumis à deux limites: la première, économique, nous avons un bassin économique relatif à la taille de notre ville, c’est à dire 20 000 habitants. Deuxièmement, nous avons la taille de la salle, qui est une superbe salle qui fait 2200 places. Cela reste une limite, car la billetterie est une source de revenus, et que plus la salle est grande, et plus on peut inviter de partenaires et ce genre de choses… Quand la limite va être franchie, c'est une question qui serait plus à poser à nos dirigeants.

Est-ce que vous souffrez de la sous-médiatisation de votre club?

Non, on ne décide pas de ça, on fait avec. J’en souffrirais si ce n’était pas juste, mais je m’accommode très bien que le volume sonore des médias soit moindre ici comparé à d’autres clubs. Nous avons une ville et un groupe de bénévoles incroyables, je n’ai jamais vu ça, même à l’époque des Coupes d’Europe avec Créteil. C’est pour ces gens là que le groupe travaille, pour être la fierté de la ville qui est derrière nous tout le temps, pas pour passer à la télé. On se bat vraiment pour des valeurs ici, et ça ne me touche pas que nous ne soyons pas médiatisés.

Est-ce que jouer à Sélestat peut être un frein pour être international? On pense à Jordan François-Marie, qui pourrait postuler en équipe de France, ou encore à Pawel Podsiadlo qui n’a pas fait le mondial avec la Pologne.

C’est une question à poser à Thierry Omeyer ou à Mickael Robin! Ils ont tous les deux été internationaux en passant par ici. Podsiadlo est dans le groupe pour jouer les deux matchs contre la Suède cette semaine, et d’après mes informations il ne sera pas en bout de banc. Forcément pour les joueurs étrangers c’est plus compliqué car on est loin des yeux du sélectionneur, à moins d’être un Daniel Narcisse et d’être déjà international avant de partir à l’étranger. Je crois que ce n’est pas propre aux joueurs de Sélestat. D’un autre côté, je comprends que Claude Onesta préfère piocher dans un vivier de joueurs qui jouent la Ligue des Champions plutôt que chez nous.

selestat 2

Vous avez une ossature qui commence à prendre de l’âge (Fulop 34, Petrenko 35, Freppel 35), est-ce que vous pensez que vos jeunes sont aptes à prendre la relève?

Pour moi, la problématique ne se fait pas en fonction de l’âge, mais de l’état d’esprit. Laszlo Fulop l’an dernier a été dans l’élection en septembre du meilleur joueur de LNH, ce qui montre qu’il est encore compétent. Les jeunes prendront la place quand ils seront prêts à la prendre. Sur un effectif de 15 joueurs, on en a cinq qui sont des générations 90-91-92. A ma connaissance, on est les seuls à avoir 1/3 du groupe qui a 22 ans ou moins. On est obligé de se baser sur la formation ici, c’est une réalité économique, et on ne va pas s’arrêter de si tôt. J’ai un bon équilibre dans l’effectif, je suis très heureux du groupe que j’ai, et j’accorde beaucoup d’importance à l’état d’esprit, que les joueurs soient jeunes ou vieux.

Vous avez recruté Rudy Séri l’été dernier, mais on ne l’a pas encore vu, sauf en coupe. Vous nous expliquez pourquoi?

Il faut qu’il prenne sa place, ce n’est pas non plus parce qu’on est jeune qu’on joue. Il n’y a pas de malentendu, quand il est venu nous voulions déjà qu’il s’adapte au niveau N1. C’est un des piliers de notre équipe réserve, et il s’entraine aussi avec nous. Le problème a été qu’il sortait d’un pôle, où il a fait peu de musculation, il a fait toute la préparation estivale avec nous, mais il a enchainé les petites blessures car il n’avait pas cette habitude de travail sur sa musculature, bien qu’il en ait les capacités physiques. Ces habitudes vont mettre un à deux ans à venir chez lui. Il a en tout cas un très bon état d’esprit, il est performant en coupe de France, mais je préfère qu’il ait un vrai rôle avec la N1, plutôt qu’il vienne sur l’équipe première et qu’il ne joue que cinq, dix ou même zéro minutes.

Vous avez encore re-signé beaucoup de vos joueurs pour la saison prochaine (Fulop, Podsiadlo…), est-ce que vous pensez que le manque de renouvellement peut être un frein à l’évolution de votre groupe?

Pour l’instant c’est un avantage. Sur les quatre dernières saisons, on a construit l’équipe petit à petit, en rajoutant un à deux joueurs, seulement trois l’année de la montée. On a perdu Ostarcevic l’été dernier, mais pour des raisons économiques, vous vous doutez bien que sinon on l’aurait gardé! L’argent fait qu’il y a peu de changements. Pour l’instant, ce groupe est une source d’évolution, les habitudes de travail ne se prennent pas en un mois, rien que pour mettre en place une défense il faut compter un an. Après, pour passer un palier, on aura forcément besoin de renouveler certains joueurs. Notre objectif, je le répète, c’est le milieu de tableau, de consolider notre place, et je crois que nous avons encore une grande marge de progression individuelle et collective.

La fin de votre contrat à Créteil ne s’était pas très bien passée à l’époque, vous réussissez bien en ce moment à Sélestat, quel regard portez vous sur cet épisode de votre carrière?

J’ai eu la chance que Créteil fasse appel à moi en 2004. La première année cela s’est plutôt bien passé, on termine 4ème, la deuxième on finit 7ème, et après on a fait encore moins bien. Alors je suppose que je suis devenu moins bon, et les dirigeants ont pris la décision qui s’imposait, ce que je ne conteste pas du tout. Aujourd’hui, c’est très compliqué d’avoir un poste, Créteil m’a fait confiance, je n’irais pas jusqu’à dire que je les remercie mais je leur suis reconnaissant. J’ai quand même connu la Ligue des Champions dès ma première année, ce n’est pas rien. Je n’ai pas de pensées négatives, sans ça, je ne serais sans doute pas à Sélestat aujourd’hui.

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