Une
fois n'est pas coutume, parlons de nos voisins Mulhousiens qui sont en
situation de crise ! En effet, le destin de Radek et des siens se joue
en grosse partie ce vendredi contre Angers. Malheur au vaincu !
Et si le MHSA tombait ?
Après avoir passé dix ans en Alsace, Radek Motlik a décidé de retourner en République tchèque. Archives Jean-François Frey
Le Mulhouse
Handball Sud Alsace, qui joue son avenir en D2 demain soir face à
Angers, n’a jamais été autant en danger qu’aujourd’hui. Quelles seraient
les conséquences d’une descente en N1 pour un club créé dans un seul
but : rejoindre l’élite ?
À l’époque de sa création, le Mulhouse Handball Sud Alsace avait
envoyé un message fort dans le monde de la petite balle : le Haut-Rhin a
droit à une équipe d’élite. Le club né au début juillet 2007 de
l’alliance entre l’ASCA Wittelsheim, Altkirch, l’ASPTT Mulhouse/Rixheim
et le FC Mulhouse se donnait alors trois ans pour atteindre la D1. Mais
aujourd’hui, après 34 mois d’existence, il est bien plus question de N1
que d’élite. Alors qu’il ne reste que trois journées avant la fin du
championnat, le MHSA est au bord de la relégation.
Alors que se
passera-t-il si les Mulhousiens tombent à l’issue de la saison ? « Le
handball nous cause quelques soucis actuellement, débute l’adjoint des
sports de la Ville de Mulhouse Éric Schweitzer. Si le MHSA tombe, je ne
peux rien y faire… ça m’emm…, ça ne m’amuse pas du tout. Ce serait un
très mauvais signal, avec des petits trucs qui risquent de renaître à
droite ou à gauche. »
« Il faut être réaliste :
combien de chances avons-nous de nous maintenir à l’heure d’aujourd’hui
?, s’interroge le président du MHSA Pascal Dolfus. Le MHSA existera
toujours. Il existera d’ailleurs non plus comme une entente entre quatre
clubs mais comme une entité à part entière, avec deux équipes seniors
et trois équipes de jeunes (-18 ans, -16 et -14). » La Ligue d’Alsace a
en effet validé la création du nouveau club hier soir, il ne reste plus
qu’à la fédération française de handball d’en faire de même.
La Ville reverrait sa subvention à la baisse
Mais avec quels
moyens les Mulhousiens poursuivraient l’aventure en N1 ? Cette année, le
MHSA disposait d’un budget avoisinant les 600 000 euros. Qu’en
sera-t-il l’an prochain ? « D’un point de vue financier, cela ne devrait
pas beaucoup changer, note Pascal Dolfus. Je pense que la Ville nous
fait confiance, on a toujours été plus que corrects avec elle. Elle
s’est rendu compte de la qualité de notre projet, avec la volonté de
créer un centre de formation. »
Un point de vue partagé par Éric Schweitzer,
avec néanmoins un petit bémol : « Nous avons la volonté de soutenir très
fortement le MHSA, nous ne changeons pas d’un iota. Mais encore faut-il
qu’il soit en D2. Il faut que la structure perdure, car elle a une
image positive. Le hand peut compter sur la Ville. C’est un club correct
qui porte un projet correct, qui est respectueux de ses interlocuteurs.
Il gère en toute transparence, vient toujours nous faire part de ses
difficultés. C’est un vrai partenaire. Je ne le lâcherai pas, mais la
subvention ne serait évidemment pas la même en N1 qu’en D2. »
Motlik s’en va !
Qui dit moins
d’argent dit alors forcément plus de difficultés à monter un effectif
capable de remonter illico presto en D2. Après les départs déjà annoncés
de Julien Dupond (Lanester), Michele Skatar (Nantes) et Abdel Frik (?),
le MHSA devra également faire sans son gardien Radek Motlik la saison prochaine : « Il a 40 ans et a fait son temps en France
(Ndlr : dix années) . Il veut retourner en République tchèque auprès de
son épouse et de sa fille. Moi, j’essaie de positiver et de me dire
qu’il faut investir sur les jeunes. »
Mais sur qui et avec quoi ? Le MHSA a bien
établi des contacts, mais sans rien de concret pour le moment. Sur les
tablettes du club mulhousien figurent un arrière droit (pour remplacer
Skatar), un arrière gauche shooteur de premier rang, un ailier droit (le
Tchèque Petr Linhart de Pilzen ?) et un nouvel entraîneur : « Pour le
moment, nous n’en sommes qu’au stade des discussions, acquiesce Dolfus.
Mais il y a des gars qui ne seront pas partants pour jouer en N1. »
Schweitzer : « Une descente me ferait mal aux tripes »
Pour le moment, et sauf revirement de dernière minute, le MHSA
devrait s’appuyer sur l’ossature du groupe de cette année : « Plusieurs
joueurs m’ont déjà donné leur accord mais on ne sait jamais, poursuit
Dolfus. On a peut-être voulu grandir trop vite, on attendait plus des
joueurs. On a battu les meilleurs mais on a perdu bêtement des points
face aux plus petits. Si on tombe en N1, tant pis. On repartira avec des
bases solides. Je n’ai pas le sentiment d’un gâchis, les joueurs se
sont globalement bien battus mais il nous a manqué le petit plus qui
aurait pu faire basculer les matches en notre faveur. »
Même son de cloche du côté d’Éric Schweitzer : « On dit que c’est
un échec, mais cela n’a rien à voir. En sport, cela arrive. Ce n’est pas
une science exacte. Et je ne peux pas jouer à la place des joueurs, ça,
je ne sais pas le faire. Mais franchement, une descente me ferait
vraiment mal aux tripes. »
La balle est dans le camp des Mulhousiens. Le MHSA a encore son
destin entre ses mains. Mais pour cela, il faudra connaître une fin de
saison parfaite. Première étape, demain, avec la venue d’Angers.
Marc Calogero et Marc Wilb.
Source L'Alsace.