SAHB : Vers une nouvelle ère
Le Sélestat Alsace Handball va passer en SASP
À l’occasion de la venue en Alsace de Philippe Bernat-Salles, le président de la Ligue Nationale de Handball, le SAHB a annoncé sa volonté de devenir prochainement une société anonyme professionnelle (SASP), pour mieux accompagner son développement vers le haut niveau.
Dans quelques semaines, le Sélestat Alsace Handball va changer d’ère. Rien de bien spectaculaire au demeurant, puisque cela concerne quasi exclusivement le domaine extra-sportif. Mais l’évolution lancée par les dirigeants sélestadiens s’avère néanmoins indispensable pour que le club continue à se professionnaliser.
« La montée en D1 n’est pas un aboutissement, mais une étape, rappelle Vincent Momper, le président du SAHB. Notre ambition est d’installer Sélestat en D1, et de jouer une place européenne dans les cinq ans à venir. Pour atteindre ces objectifs, nous procédons actuellement à des ajustements. »
Thierry Omeyer futur actionnaire
Au cours de l’été, le club va donc changer de statut et devenir une société anonyme sportive professionnelle (SASP). Il y aura donc un conseil d’administration, un conseil de surveillance, un directoire et le capital du club sera ouvert à l’actionnariat.
Une convention liera (pour une durée de trois ans) la SASP à l’association “support”, laquelle détiendra la “marque” et engagera l’équipe professionnelle en championnat. Autant de “détails” en cours de réalisation à l’heure actuelle et qui seront précisés dans les prochaines semaines.
On sait déjà que l’ancien gardien sélestadien Thierry Omeyer sera l’un des actionnaires de ce SAHB new look. « Les actionnaires auront le cœur violet, sourit Vincent Momper. On veut aussi garder notre identité. C’est une fierté de voir que Thierry croit en notre projet. »
Le budget augmentant (de 1,3 million d’euros à 1,7), le passage en SASP s’imposait. « Au-delà d’un certain montant de recettes et de masse salariale, la loi nous oblige à passer en SASP », explique Vincent Momper, convaincu par ailleurs de la pertinence de cette évolution. « On espère à terme aller vers deux millions de budget. Un club se gère aujourd’hui comme une entreprise. Il y a des professionnels sur le terrain, il doit désormais y en avoir en dehors. »
De passage en Alsace hier, Philippe Bernat-Salles a salué le retour de Sélestat en D1 et sa volonté de grandir. « La LNH a besoin de clubs ambitieux comme Sélestat. En passant en SASP, le SAHB se dote des moyens pour évoluer au plus haut niveau. Les clubs doivent conserver leur identité, leurs bénévoles. Mais il existe aujourd’hui une nécessité de se structurer et de se professionnaliser, notamment en ce qui concerne la communication et le marketing. »
C’est donc ce saut qualitatif que le club bas-rhinois est en train d’effectuer. Pour atteindre ses autres objectifs – continuer à augmenter le budget, donc attirer de nouveaux partenaires, et « faire de Sélestat le porte-drapeau du handball alsacien » –, le SAHB a confirmé son intention de délocaliser deux matches au Rhenus. « Nous avons l’accord de la Ville de Strasbourg », indique Vincent Momper.
L’impact en terme de recettes billetterie ne sera pas négligeable (le Rhenus peut accueillir 5 500 spectateurs). Ces deux affiches seront aussi l’occasion de courtiser de nouveaux partenaires privés. « Nous devons désormais aller au-delà du Centre Alsace. Nous avons déjà réussi à attirer des entreprises de Strasbourg », explique Vincent Momper. C’est d’ailleurs l’une des conditions sine qua non pour que Sélestat, plus petite ville de D1, puisse exister.
« Pour avoir un bon championnat, il faut des grands et des soi-disant petits, souffle Étienne Capon, directeur général de la LNH. Sélestat doit élargir sa zone de chalandise et c’est ce que le club est en train de faire en allant jouer à Strasbourg. »
Au Rhenus et à la télé
Ces matches à Strasbourg devront d’ailleurs faire parler de Sélestat dans toute la France puisque la télévision sera de la partie. Avant de “visiter” l’Alsace, Philippe Bernat-Salles, président de la LNH depuis juin 2010, a en effet signé un accord avec Canal + pour les droits télé (un contrat de quatre ans à hauteur de 1,2 million d’euros par saison, les matches seront diffusés sur Canal + Sport).
« Nous avons un bon produit, assure le président de la LNH. La Ligue essaie de se donner les moyens de ses ambitions pour aider les clubs à se développer. Si nous avançons ensemble, nous avons tous les atouts » pour continuer à faire grandir le handball.
L’ancien ailier du XV de France voit, lui aussi, d’un bon œil ces deux matches au Rhenus (Sélestat espère bien sûr pouvoir y recevoir Montpellier et Chambéry si le calendrier le permet).
« Il y a une réelle détermination à exposer le handball en Alsace. Au moins une de ces deux rencontres sera télévisée, c’est une évidence », assure Philippe Bernat-Salles. Le rendez-vous est pris.
Simon Giovannini
Source DNA