Vincent Momper : « Germain Spatz aurait été fier d’eux »
Au lendemain de la disparition de Germain Spatz, le fondateur du club, son successeur Vincent Momper estime que ses joueurs lui ont rendu un bel hommage en s’inclinant de peu à Chambéry.
Le groupe progresse à chaque sortie et ne baisse jamais les bras. Les gars se battent jusqu’à la dernière seconde. Ils l’ont prouvé en menaçant trois grosses équipes du championnat (Saint-Raphaël, Nantes et Chambéry) jusqu’au bout. Nous échouons de rien puisque le dernier but savoyard est anecdotique. On perd ces trois matches de deux buts mais on aurait pu finir à un. Ce qui fait plaisir, c’est de voir une équipe qui ne lâche rien.
Malgré quatre joueurs blessés et deux autres qui ont été touchés à Chambéry…
Des cadres jusqu’aux plus jeunes en passant par les coaches, tout le monde est impliqué et se donne à 200 %. Malheureusement, on connaît un début de saison très compliqué au niveau des blessures. Mercredi, Ostarcevic et Beretta ont dû quitter leurs coéquipiers très tôt dans le match. Le premier souffre des adducteurs et risque d’être absent de trois à quatre semaines. Cela semble un peu moins grave pour le second. Avoir cinq joueurs cadres sur la touche, c’est très dur. J’aimerais bien que la série s’arrête maintenant.
Un joker devient donc de plus en plus urgent ?
C’était déjà urgent avant, cela le devient encore plus maintenant. Le joker, aujourd’hui, ce sont nos jeunes qui prennent leur responsabilité. Actuellement, c’est très compliqué. J’en discutais avec le président de Chambéry qui m’a confirmé qu’eux aussi ne trouvaient pas l’oiseau rare. Il n’y a personne sur le marché qui puisse nous convenir ou qui rentre dans notre budget.
Quelle a été la réaction des joueurs après le match ?
Elle était forcément mitigée. Ils étaient partagés entre la joie d’avoir tenu tête à une grosse écurie européenne et la déception. Car, une fois de plus, c’était jouable. On aurait pu et d’ailleurs mérité de ramener le point du match nul.
Cela aurait été une belle manière de rendre hommage à leur ancien président, Germain Spatz, décédé la veille du match.
Bien sûr. Il y a eu une minute de silence très émouvante avant le coup d’envoi. Mais les joueurs ne sont pas montés sur le terrain en se disant il faut qu’on gagne pour Germain. Ils se sont dit : « Il faut qu’on donne tout pour cet homme grâce à qui Sélestat peut aujourd’hui jouer au plus haut niveau français ». Une victoire ou un nul aurait été bien. Mais quelquefois, des défaites sont belles. Je pense que Germain aurait été fier de ses joueurs.
Dans dix jours, vous allez affronter Montpellier qui laisse tous ses adversaires à dix buts. Vous signeriez pour une défaite de deux buts ?
Non, je ne signerai jamais pour une défaite même si l’adversaire paraît intouchable. Quand on monte sur un parquet c’est pour gagner. Contre Montpellier, ça semble impossible. Mais impossible n’est pas sélestadien. Les joueurs vont encore une fois tout donner pour que ce match soit la grande fête du handball devant 5500 spectateurs.