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Le 8ème Rugiss' Hand
14 décembre 2010

« Et il nous restera quoi après notre carrière ? Les potes »

    Derby

   

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     Ils ont débuté leur carrière professionnelle à Sélestat, ils se retrouvent aujourd’hui sous le maillot du Mulhouse Handball Sud Alsace. À cinq jours du grand derby de la Pro D2 (samedi 20 h à Sélestat) entre le leader et le 3 e, Victor Boillaud, Mehdi Ighirri et Sébastien Gallotte ont accepté d’évoquer avec franchise, mais aussi avec une bonne dose d’humour, ces retrouvailles au goût forcément particulier.

Marc Calogero pour L'Alsace: Pour commencer, dites-nous brièvement ce qui vous a poussés un jour à quitter Sélestat ?
Sébastien Gallotte : Ce n’est pas que je n’ai pas eu le choix, mais en gros ils m’ont fait comprendre qu’il fallait que je parte. C’est comme ça, c’est la vie de professionnel. C’est un mal pour un bien et je n’en veux à personne. Et ensuite Mulhouse m’a contacté. Je suis simplement content d’être là aujourd’hui et de jouer avec mes potes.
Mehdi Ighirri : Perso, il me restait un an de contrat mais Sélestat avait recruté un nouveau demi-centre (Baran) et j’avais l’occasion de partir soit à Mulhouse soit à Pontault. Finalement c’était Pontault… puis Mulhouse !
Victor Boillaud : Ben moi, j’ai connu la descente avec Sélestat et je pouvais continuer l’aventure en D1 avec Créteil et tenter de franchir un cap. Bilan : j’ai terminé avec une deuxième descente de suite.

MC: Que représente Sélestat à vos yeux ?
Seb G : C’est le club de nos débuts en D1, il nous a lancés dans le grand bain on va dire.
Mehdi I : Quand je suis arrivé de Rixheim, j’étais prévu pour la N2. Au bout de huit mois, on m’a fait goûter à la D1. J’y ai découvert des potes qui sont devenus des amis proches. Et je les retrouve maintenant à Mulhouse.
Victor B : C’est le club qui nous a donné notre chance alors qu’on était jeunes et qui nous a offert notre premier contrat pro. Et on est très reconnaissant sur ce point là.
Mehdi (il coupe) : Après, pour des raisons financières et autres, Sélestat n’a jamais été un grand club de D1 même si on a fait 6 es deux fois… (coupé).
Victor : Attends, c’était quand même une place importante du handball. Et on a toujours été bien traités.

MC : Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Sélestat ?

Les trois en chœur : Les potes !
Seb : Niveau handball, c’est la découverte de la D1. On était jeunes et on a joué Montpellier, on n’avait même pas 20 piges.
Mehdi : On a vécu une aventure humaine extraordinaire. On était sept de Strasbourg, on prenait le minibus pour aller à Sélestat. Le soir, on rentrait et on se retrouvait chez moi, chez Seb ou chez Victor et on mangeait tous ensemble. C’est ça qui avait déjà fait la force de Sélestat à l’époque…
Seb :(il coupe) : Et c’est ça qui fait la force de Mulhouse aujourd’hui.
Mehdi : moi j’en garde aussi le souvenir de mon premier match en D1. Je l’ai bien réussi, je fais 6/10 contre Ivry à 18 ans je ne pouvais pas espérer mieux.
Victor : Moi, mon premier match c’était à Créteil en plus (la tête dans les mains, les deux autres rigolent) .
Seb : Le hand ca va durer jusqu’à 30-35 ans. Et il restera quoi après notre carrière ? Ben les potes on les gardera pour la vie.
Victor : On s’était déjà tous retrouvé ici il y a trois ans en demi-finale de Coupe de France…
Seb : (il coupe) : Et on savait déjà qu’on allait tous se retrouver ici (rires).

Justement, comment vous êtes-vous tous retrouvés ici au MHSA et comment vous y sentez-vous ?
Seb : On s’est tous suivi en fait.
Mehdi : J’avais envie de rentrer à Mulhouse et me rapprocher de la famille. Mon père a eu l’idée de contacter des joueurs qui ont déjà joué ensemble…
Seb :(il coupe) : Victor et moi, on n’a pas de famille, on n’a pas de copine d’ici, on n’a rien nous !
Mehdi : C’est toujours un plaisir de rejouer avec ses potes.
Seb : A Mulhouse, il n’y a pas de « T’es jeune, tu te tais ». Ici tout le monde parle avec tout le monde, Il n’y a pas de clan. De David Schneider à Florent Piningre, tout le monde peut parler.
Victor : On a commencé jeunes à Sélestat, on avait tout à prouver. On nous a promis monts et merveilles. Maintenant, on a plus de recul par rapport au handball. On joue vraiment pour se faire plaisir. On a aussi pris du recul par rapport à tout ça… On a vieilli.

Quelles sont les différences entre les deux clubs ?
Seb : À Sélestat c’est très pro, à 100 %. Ils ont connu la D1, ils ont les structures.
Victor : Mais ne dis pas ça ! Sinon on va croire que, nous, on n’est pas des pros. Ils ont des ambitions affichées, des moyens, mais on est aussi très professionnels à Mulhouse.
Seb : Bien sûr. Mais entre nous, on ne ressent pas cette ambiance professionnelle, on est une bande de potes qui joue ensemble dans une structure pro. C’est une nuance importante. On n’a pas l’impression d’aller au boulot, on se retrouve entre amis quoi. Et c’est ça notre force.
Mehdi : À Pontault, ça m’est déjà arrivé de me dire : « J’ai pas envie d’y aller ». Ici non, jamais.
Seb :On se fait plaisir ensemble. Alors qu’ailleurs, c’était plus du pro-pro.
Victor : Ce que j’ai retrouvé à Mulhouse, c’est que j’attends le match toute la semaine. À Créteil, ça ne me convenait pas. C’était mon boulot, point.

Parlez-nous de ce match.
(Ils soufflent tous les trois)
Seb : On est vraiment obligés ? (rires)
Victor : Moi, je l’attends vraiment ce match de Sélestat et je vais me faire plaisir, sans aucune pression.
Seb : Quelle pression on a ? On ne joue pas la montée, nous.
Mehdi : Si on peut gagner là-bas, t’inquiètes pas on gagnera. On sait que ça va être blindé de monde, qu’il n’y aura pratiquement que des supporters de Sélestat. Eux, ils ont la montée comme objectif. Et si on gagne chez eux, ils seront mal car ils ne seront pas dans les deux premiers à la mi-saison. Nous, au pire, on reste 3 e.
Seb : Et même si on perd, et alors ? On n’aura pas loupé notre saison, loin de là. On est largement dans nos objectifs. Les gens seront peut-être déçus par rapport à cette « rivalité » Haut-Rhin — Bas-Rhin mais, sportivement, on sera dans les clous.
Victor : Ce sera une belle soirée pour le hand alsacien. Nous, on va faire quoi ? Jouer devant du monde, des gens qu’on a connus ou qu’on ne connaît pas et on va voir qui c’est le meilleur.

Sentez-vous une rivalité entre les deux clubs ?
Victor : Je ne sais pas si c’est comme à l’époque où il pouvait y avoir des rivalités malsaines, des bagarres. Mais l’enjeu est là, c’est évident.
Seb : Ça sera tendu c’est clair. Et bien sûr qu’on veut gagner et être bons.
Mehdi : Avec Pontault, c’était mon petit derby. Je voulais gagner. Et forcément, on va y penser. C’est notre ancien club, donc on aura quand même un peu de pression. On a envie de faire bonne impression. Les deux équipes sont en pleine confiance, mais ça va se jouer au handball.
Seb : Nous, on a plus à gagner qu’à perdre. Eux, l’inverse.
Mehdi : On aura plus de pression lors du cycle retour que sur ce match-là.
Victor : On veut surtout prendre du plaisir. Un match comme ça, dans cette situation-là, on va peut être en faire un seul dans notre carrière. Si on perd, ça ne va pas bouleverser notre vie.

Une victoire aurait-elle plus de saveur qu’une autre ?
Seb : Non, ça a plus de saveur pour les gens autour. Bien sûr qu’il y aurait un petit plus, mais ça reste 3 points.
Mehdi : Le seul objectif qu’on s’était fixé était de ne rien perdre à domicile. Bon, on a perdu contre Créteil, mais depuis on n’a plus rien perdu…
Victor : ( il coupe) : Ouais, mais il y avait de bons joueurs à Créteil (il éclate de rire).
Seb : (il coupe) : C’est vrai, il y avait Boillaud… Suite à ce match, le MHSA l’a recruté. Avant, on n’en voulait pas (rires).
Victor :Mais moi, je n’ai jamais perdu au Palais des sports au moins…
Seb : Et Mehdi n’a jamais perdu à Sélestat. Bon moi, j’ai déjà perdu à Sélestat… Souvent même, hein Victor ? On est carrément tombés en D2 il y a deux ans.

Quel serait le scénario idéal samedi soir ?
Mehdi : Match nul 26-26 avec une égalisation en fin de match de Seb, soit en contre-attaque soit sur penalty. Rien d’autre.
Seb : Moi je dis passe décisive de Mehdi et je jette la balle à Victor en kung-fu et il marque…
Victor (il coupe) :… de la tête, non de l’épaule.
Seb : On s’en fout du scénario, tant qu’on gagne !

Une victoire à Sélestat changerait-elle vos objectifs ?
Mehdi : Non. Mais il faut savoir qu’en général, quand tu as trois défaites à la mi-saison, tu as beaucoup de chances de monter. Là, on est encore trois à se tenir en un point mais il y a bien une équipe qui va lâcher.
Seb : Il ne faut pas que ce soit nous…
Mehdi : Si c’est nous, ça veut dire qu’on sera des charlots.
Seb : La D2 c'est compliqué, il faut tenir le plus longtemps possible.

Cela risque de beaucoup chambrer cette semaine.
Mehdi : Moi je vais brancher Freppel, je l’aime bien, il vient de Mulhouse.
Seb : C’est pour rigoler, ce n’est pas méchant.
Mehdi : On a vécu de belles années avec beaucoup de joueurs, on se connaît presque tous alors, forcément, on va un peu s’allumer.
Seb : Ça sera des trucs de potes, pour rigoler : « Attention à tes jambes, je vais te défoncer ». Mais ça sera dans l’esprit.
Mehdi : Jusqu’au match, parce que pendant 60 minutes, il n’y aura pas d’amis.

Que redoutez-vous le plus dans ce derby ?
Mehdi : Nous ! On n’a pas peur de Sélestat. Notre ennemi, c’est nous. Si on perd, c’est nous.
Seb : On est capables de prendre 10 buts comme de leur en mettre 10.

Ce genre de match convient le plus à qui ?
Seb : On s’en fout, le plus important, c’est l’équipe !
Mehdi : Ici, on n’a pas de star…
Seb : (il coupe) :… Si, Boillaud ! C’est la star des meufs (il éclate de rire).
Mehdi : Peu importe qui fait un bon match, le plus important c’est de se faire plaisir. Et si on peut gagner, on le fera. J’ai envie de dire que tout le monde va briller.
Seb : Si tu regardes tous nos matches, tu as toujours 3-4 joueurs bien et un qui explose. Et c’est à chaque fois un autre. Sauf Mehdi : t’as brillé quand toi déjà ?

Propos recueillis par Marc Calogero

Source L'Alsace

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