J-0 : On y est !
Sélestat aura-t-il l’âme d’un héros contre l’ogre héraultais ?
Confronté au redoutable champion de France montpelliérain, presqu’aussi diminué que lui, le SAHB tentera de donner le change à un adversaire qui ne fait généralement pas de détails, cet après-midi (16 h) à Strasbourg devant des tribunes combles.
Quand on a comme unique objectif de se maintenir en Ligue Nationale, il faut savoir cibler ses matches et ne pas jouer les fanfarons. Notamment dans une confrontation aussi déséquilibrée entre le multiple champion de France (13 titres nationaux en 16 ans) et le promu. D’autant que les forces en présence plaident en faveur de Montpellier et de ses internationaux, même si l’équipe devra se passer des services des frères Karabatic et de Guigou. Et que les statistiques donnent le vertige. Car au cours de ses trois dernières saisons, l’équipe héraultaise n’a perdu que quatre matches en championnat de France dont trois contre Chambéry, l’autre héros s’appelant Tremblay vainqueur à Montpellier le 4 mars 2009. Ce qui signifie qu’en 84 journées de championnat, cette équipe n’a connu que quatre revers ! C’est dire la tâche qui attend les Sélestadiens face à un adversaire qui gagne sur une marge de plus de 10 buts d’écart depuis le début du championnat.
5500 spectateurs ou supporteurs ?
Et pour compliquer encore un peu plus les choses, le SAHB connaît une cascade de blessures depuis le début de la saison qui l’empêchera de coucher quatorze noms sur la feuille de match. Il n’y en aura que treize avec deux jeunes de centre de formation : le gardien Maxime Duchêne qui effectuera son baptême du feu face à ce qui se fait de mieux en France et Régis Matzinger qui fait le nombre depuis trois semaines. Seul Djordje Pesic quitte l’infirmerie que fréquenteront encore longtemps Michal Salami et Jordan François-Marie, ainsi que Xavier Rechal qui ont été rejoints par Vlado Ostarcevic (touché à Chambéry) et le gardien Laszlo Fulop (blessé cette semaine).
Montpellier n’est finalement pas mieux loti puisque sa star (et celle de l’équipe de France) Nikola Karabatic restera à la maison pour soigner des traumatismes aux genoux. Son frère Luka sera aussi absent, tout comme la deuxième vedette de l’équipe de Patrice Canayer, Mickaël Guigou, touché mercredi en Coupe de la Ligue. Du coup, le coach montpelliérain n’a pu déplacer que douze joueurs pour ce match. « Même si l’équipe commence un peu à tirer la langue, non pas par manque d’envie des joueurs mais en raison de la fatigue, il est important d’aller gagner à Sélestat », a précisé l’entraîneur des champions de France. Un match contre Sélestat mais à Strasbourg. Car les dirigeants alsaciens ont transformé ce rendez-vous en match de gala qui se jouera cet après-midi à 16 h à guichets fermés au Rhenus à Strasbourg.
« Le contexte est toujours important dans le résultat d’un match », souligne Jean-Luc Le Gall, le coach des « recevants » qui ont pu s’entraîner pour la première et seule fois de la semaine, hier après-midi. « Il faudra savoir s’en servir en tentant de transformer en supporteurs ceux qui seront venus en spectateurs. Mais ce ne sera pas simple. On est tous conscients de la difficulté de la tâche. »
Des tripes, du courage, de la chance
N’empêche qu’en sachant leur adversaire diminué, même s’il reste assez d’individualités à Montpellier pour faire la différence, les Sélestadiens se disent qu’il y a peut-être quelque chose à faire. Un truc de fou. À condition d’être à fond dans le match de la première à la dernière minute. En défendant comme des chiens. En essayant d’être le plus propre possible pour lâcher le minimum de ballons. « C’est un domaine qui nous a plutôt bien réussi jusque-là contre nos précédents adversaires. Maintenant, ce ne sera pas aussi simple contre Montpellier qui en a fait sa force. Il faudra être transcendés, être tous au-dessus de nos capacités et jouer intelligemment. Et puis dans les vingt dernières minutes, quand les forces risquent de manquer et qu’on sera dans l’engagement et dans le combat, il faudra des tripes et du courage… »
Un exploit contre Montpellier ne se réalise qu’à ce prix. « Avec aussi un peu de chance, celle qui m’a permis de faire match nul avec Créteil il y a six ans en étant mené de deux ou trois buts à quelques minutes de la fin. » Il faudra tout ça. Pour donner ne serait-ce que le change au rouleau compresseur adverse. Jusque-là, Sélestat a toujours été dans le coup en concédant de courtes défaites contre Chambéry, Saint-Raphaël et Nantes. Tout à l’heure, il passera un autre test. D’un tout autre genre. Où il lui faudra éviter le crash.