Salami, machine de guerre

Auteur d’une entame de saison tonitruante, l’ailier sélestadien Michal Salami caracole en tête des buteurs de la D2 avec une moyenne de près de dix buts par match. Ce soir, il sera l’un des atouts du SAHB pour tenter de faire tomber le leader Saintes.

Il lui aura donc fallu deux ans pour se faire un nom et se rendre indispensable dans le collectif sélestadien. Car l’histoire entre Sélestat et Michal Salami a failli balbutier à plusieurs reprises. Au grand dam de l’international polonais qui avait décidé de quitter son pays pour trouver un temps de jeu qu’on ne lui accordait pas dans son club à Kielce.

Trop longtemps sur le banc

Mais ses espoirs ont vite tourné au vinaigre quand il s’est retrouvé plus souvent qu’à son tour sur le banc plutôt que sur le parquet durant la saison 2007-2008. Contraint de partager sa place avec un talent comme Baptiste Butto, il a dû ronger son frein en se contentant de bribes de match qui ne lui ont pas permis de s’affirmer. Il a d’ailleurs fallu attendre l’ultime match à domicile pour apprécier ses qualités lorsqu’il a ébloui le Cosec de sa classe contre Créteil en inscrivant 8 buts en 9 tirs.

Le changement d’entraîneur durant l’intersaison, qui aurait pu être une occasion de changer la donne, a pourtant encore assombri davantage son horizon lorsque Jean-Luc Le Gall, à peine arrivé aux commandes du club, avait exprimé son désir de ne pas compter sur lui. « Cela a constitué un choc, se rappelle Michal. Je pensais me relancer et, au lieu de cela, on m’a demandé de trouver un autre club. »

Aucune opportunité ne s’étant présentée, Michal Salami reprend donc l’entraînement avec Sélestat où il disposait encore d’un an de contrat. « Handicapé par une entorse du genou au début de la préparation, la reprise n’était pas idéale. Mais j’ai quand même réussi à convaincre le coach de me donner ma chance. Je ne suis pas quelqu’un qui se pose trop de questions. Cette situation ne m’a pas perturbé plus que cela. J’ai fait le boulot qu’on me demandait et voilà. »

« Une véritable machine »

Tant et si bien que l’ailier gauche du SAHB se montre tellement à son avantage qu’il en devient presque indispensable. Salami sort peu à peu de l’ombre et, profitant de la blessure de Butto, devient l’un des rares rayons de soleil d’une bien morne saison qui précipite Sélestat en D2. L’idée de devoir se séparer d’un tel joueur devient alors un crève-cœur.

Conscient de l’importance de garder un tel élément, Jean-Luc Le Gall parvient alors à le faire rester à Sélestat. « Douze mois plus tôt, je ne l’avais pas éliminé sur ses qualités sportives mais en gestionnaire, car le club ne pouvait pas se permettre de payer deux joueurs sur le même poste. Et c’est grâce à d’importantes concessions de sa part et à l’accord de Butto d’émigrer vers le poste de demi-centre que nous avons pu le garder. Son début de saison ne me surprend donc pas du tout puisqu’il est sur la continuité de sa précédente saison. C’est un joueur d’une très grande qualité. Une véritable machine… »

Restant sur deux matches à 11 buts, il caracole en tête des buteurs d’une D2 qu’il survole de son talent. « L’arrivée de Beauregard crée des espaces dont je profite car les défenseurs sont focalisés sur lui. Si le niveau est plus faible qu’en D1, la saison sera difficile car tout le monde peut battre tout le monde comme l’ont prouvé les résultats des premières journées, » estime cet adepte de la Playstation qui a trouvé son équilibre à Sélestat avec sa charmante épouse Agnieszka. Il espère donc profiter de sa réussite actuelle pour permettre au SAHB d’aligner ce soir une troisième victoire consécutive.

Christian Weibel